* Le XVIIe siècle fonde la pensée rationnelle et le modèle classique, tandis que le XVIIIe siècle prépare la modernité en ébranlant les fondements politiques et culturels de l’Ancien Régime. Ces deux siècles forment le socle sur lequel s’élèvent les bouleversements intellectuels, esthétiques et sociaux du XIXe siècle.
* Le XVIIe siècle est souvent considéré comme le « Grand Siècle », dominé par la figure du roi Louis XIV, incarnation de l’absolutisme monarchique. Dans un contexte d’instabilité religieuse et politique hérité des guerres de religion, la société cherche un équilibre fondé sur la hiérarchie, la mesure et l’unité. C’est dans cette quête d’harmonie que naît le
modèle classique, qui imprègne la pensée, les arts et la littérature.
* À partir du début du XVIIIe siècle, la confiance en la raison ne disparaît pas, mais elle devient
critique : il ne s’agit plus d’imposer l’ordre, mais de le questionner. C’est le siècle des
Lumières, animé par un profond désir de transformation sociale, intellectuelle et politique. Ce siècle voit naître les
valeurs fondatrices de la modernité : droits de l’homme, égalité, éducation, science, progrès, mais aussi la critique de l’institution monarchique. Les
Révolutions américaine (1776) et française (1789) marquent un point de bascule : désormais, les sociétés ne sont plus figées dans un ordre divin, mais pensées comme transformables par l’action humaine.
* Le XVIIe siècle pose les fondements rationnels et esthétiques d’un ordre classique. Le XVIIIe siècle les interroge, les critique, et fait émerger l’idéal d’une société libre et éclairée. Ensemble, ils offrent au XIXe siècle les outils intellectuels et les tensions historiques qui nourriront ses propres révolutions – scientifiques, sociales, politiques et artistiques. Comprendre ces deux siècles, c’est donc mieux
saisir la richesse conflictuelle et créative du XIXe siècle.